Après le dépôt de la marque et du slogan par une entreprise française, le groupement d'hacktivistes organise sa réponse.
La
découverte du dépôt de l’emblème et de la devise d’Anonymous auprès de
l’INPI a provoqué le mécontentement de certains de ses membres, qui
appellent désormais à passer à l’action. De son côté, le gérant du site à
l’origine de ce dépôt a expliqué sa démarche dans l’espoir de calmer le
jeu.
C’était prévisible. Sitôt l’affaire de l’emblème et la devise déposés à l’INPI
ébruitée, des internautes se revendiquant de la mouvance Anonymous ont
commencé à mettre la pression sur l’agence web Early Flicker, à
l’origine de l’initiative. Des vidéos diffusées sur YouTube en français et en anglais appellent à l’opération #OpAnonTrademark, pour contrer les ambitions commerciales de la société française.
Dans sa demande d’enregistrement, Early Flicker a sollicité trois
classes. L’une d’entre elles concerne l’habillement. Or justement,
l’agence propose sur eBay
des tee-shirts sur lesquels apparaissent la devise du collectif et son
emblème. D’autres produits font également référence à Anonymous, sans
pour autant faire l’objet d’une protection quelconque auprès de l’INPI.
Le communiqué en français d’Anonymous sur le sujet affirme « qu’une idée n’est pas à vendre » et « exige [du vendeur] qu’il retire ces marques déposées de sa société sous peine de déchainer notre colère« . Selon eux, le logo et le slogan « ont été détournés à des fins marketing par une société peu scrupuleuse« , « afin de les utiliser pour faire du business« .
Acceptée par l’INPI, la demande d’Early Flicker devait respecter certains critères. Peuvent être protégés
un mot ou un nom (comme Anonymous), un slogan (comme la devise de la
communauté), des chiffres, des lettres, un dessin ou un logo (l’emblème
du collectif), un signe sonore ou une combinaison de ces différents
éléments. Sur le strict plan des critères, la demande d’Early Flicker
respecte les exigences de l’établissement.
Le gérant tente de calmer le jeu
De son côté, le gérant s’est fendu d’une longue réponse sur Anonymous Global Relay, repérée par Le Figaro. Il explique « qu’en
aucun cas [il] ne revendique l’appartenance de ces slogans et de ces
logos. [...] Il est évident pour moi que ces logos n’appartiennent à
personne, et tant qu’ils seront déposés chez moi, il n’y aucun risque
que cela change, cela n’a jamais été mon objectif« .
« Dès les débuts de mon site web, de nombreux particuliers m’ont
soumis des logos faisant référence à Anonymous. Bien évidemment en tant
que professionnel je me dois de vérifier avant d’accepter un modèle, que
celui ci n’a pas été déposé, ce que j’ai fait, consciencieusement,
après chaque commande. Comprenez bien que jusqu’à présent mes seules
prérogatives étaient de ne pas avoir d’ennui« .
« Il m’est venu à l’esprit qu’une fois ces logos déposés je
pourrais les proposer la conscience tranquille, et aider en cela à
promouvoir votre mouvement et pourquoi pas même à permettre à vos
propres membres d’en profiter« , poursuit le gérant d’Early Flicker, affirmant partager les principes d’Anonymous et soutenir les actions de ses membres.
Se disant « assez surpris » de la tournure et de l’ampleur
que prennent les choses, le gérant rappelle que contrairement à d’autres
entreprises, sa société est une petite structure qui est loin d’être la
multinationale dégageant des bénéfices records. Soucieux « de ne pas
avoir d’ennui », il espère que le message passera auprès d’Anonymous et
que de « ce différend, qui finalement n’en est pas un« , se réglera intelligemment.
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